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Edito

AOC, il ne suffira pas d’un signe

En France, près d’une bouteille de vin sur deux est revendiquée en AOC. Ce signe de qualité, qui fête ses 90 ans, a longtemps été considéré comme un des emblèmes du savoir-faire à la française. Garantissant le lien au terroir, l’AOC c’est la valorisation d’une identité locale, alchimie entre critères naturels et traditions viticoles. C’est la préservation d’un patrimoine, de paysages avec une viticulture durable et respectueuse de l’environnement. Au-delà de cet ADN, c’est aussi pour les vignerons un crédible argumentaire pour valoriser leurs cuvées dans l’ensemble des circuits de distribution et pour pérenniser leurs  entreprises. Aujourd’hui, ce signe refuge est sévèrement challengé par les tendances de consommation, le dérèglement climatique, les bouleversements sociétaux et économiques. En conservant l’esprit originel, les appellations s’adaptent et évoluent. Les vignerons co-propriétaires de leur « marque » collective imaginent l’avenir, modifient le cahier des charges, se donnent de l’agilité pour continuer de produire et de vendre mieux. Le grand format du mois éclaire un de ces moments clés en Muscadet, décryptant les enjeux de pouvoir conserver son âme et sa singularité tout en maintenant un écosystème d’exploitations viables et transmissibles. A 90 ans, il est encore temps de se mettre en mouvement !

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes