Journal de Bord
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Edito

Lever les tabous du prix

« Si tout le monde montait simultanément son muscadet d’1€, on n’en vendrait pas une goutte de moins ! » Voilà une phrase souvent entendue dans les caves ou en réunion syndicale qui illustre bien que la corrélation prix/volume n’est pas aussi automatique et que la définition du tarif de vente est autant psychologique que comptable. La période des foires aux vins est une occasion de prendre le pouls du prix du vin et de son référencement. Alors que malheureusement les premiers Sèvre et Maine sur lie 2018 se négocient à 2,60 € la bouteille (promotion 4+2 offertes), les crus communaux, qui colonisent progressivement les catalogues des enseignes, flirtent avec les 10 €. La gamme élastique du Muscadet laisse une impression floue aux consommateurs sur le vrai prix avec, par conséquent, un consentement très variable à payer ce vin. Le dossier des deux prochaines newsletters éclaire sur les enjeux de variabilité des prix et questionne sur la construction d’une gamme tarifaire cohérente d’un domaine. A défaut de donner un vade-mecum pratique aux vignerons, il a vocation à interpeller chacun sur sa rentabilité et sur sa responsabilité car le prix n’est pas seulement le coût de revient plus la marge, il est sans doute l’un des attributs majeurs de l’image d’un vignoble.

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes