De la marge à tout prix !

Les fermentations sont terminées et l’extase des degrés contraste avec le niveau des volumes rentrés. 2019 sera « encore une fois » un millésime hors normes. La qualité et la rareté pourraient inciter à des augmentations de prix maîtrisées et justes mais rien n’est moins sûr… La calculatrice va encore chauffer pour déterminer le bon niveau de marge pour sa gamme. Le second volet du dossier du mois se penche sans tabou sur cette étape majeure où le vigneron formalise sa rentabilité par un prix de vente. Une méthode, des astuces et des bonnes pratiques peuvent parfois donner l’impression d’enfoncer des portes ouvertes mais constituent le socle d’une exploitation entrepreneuriale, celle qui semble aujourd’hui tirer son épingle du jeu. En dépit d’une stratégie qui souvent coûte par ses investissements, sa main d’œuvre, sa montée en gamme et son engagement environnemental, ce modèle prend le pari que le retour sera gagnant. Cela entraîne inévitablement des distorsions de prix entre les domaines qui ne sont malheureusement pas tous au diapason. Mais quand, collectivement dans un segment, tout le monde joue le jeu – pour preuve les 16 cuvées de crus du Muscadet plébiscitées par la RVF dans son dernier numéro avec des tarifs tous supérieurs à 10 € – cela devient crédible et valorisant pour toute une AOC et là, ça marge à tous les coûts !

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes