Journal de Bord
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Edito

Muscaday

L’anglicisme « Wine Paris », imaginé pour un des temples mondiaux du vin dans la capitale française démontre que le vin s’internationalise. Les vignerons de Nantes, sous le pavillon Loire, y étaient présents du 14 au 16 février, en force pour développer l’export ! Avec la chute inexorable de la consommation de vin en France, les relais de croissance s’inventent aussi en dehors des frontières. 1 bouteille sur 5 de Muscadet est consommée dans près de 90 pays avec, dans le quinté gagnant, le Royaume-Uni, l’Amérique du Nord, la Belgique, le Japon et l’Allemagne. Et l’appellation ne manque pas d’atouts : nom mémorisable, style à la mode, singularité liée à son ancrage entre Loire et Océan et à son cépage unique au monde. En canette dans un aéroport, au comptoir de l’oyster bar de Manhattan jusqu’au caviste chic de Chelsea, le Muscadet se glisse habilement dans les nouvelles tendances de consommation et écoute les jeunes générations qui font plus confiance à Instagram qu’au Wine Spectator magazine. Dans les codes, il y a parfois plus de similitudes entre consommateurs de 25 ans américains et chinois qu’entre un Français du même âge et un de plus de 60 ans. Et c’est bien là que réside le défi de la conquête. Comment sanctuariser notre vin, l’identifier comme un vin de terroir avec son unicité et sa complexité qui en font une œuvre agricole et culturelle indélocalisable, tout en restant simple, lisible et accessible ? Une des clés réside sans doute dans l’effet de gamme pour créer des marchepieds, éduquer les néo-consommateurs et les emmener un jour, guidés par un joli storytelling, jusqu’au sommet de la pyramide.

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes