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Paroles de nouveaux élus à la Fédération des Vins de Nantes

En octobre dernier, les vignerons de Nantes ont voté pour élire leurs représentants à la Fédération des Vins de Nantes. Pour certains, il s’agit de leur premier mandat. Que ce soit au pôle Organisme de Défense et de Gestion ou au Pôle communication, ces femmes et ces hommes ont décidé de s’investir pour le collectif et pour la défense des appellations de Nantes. Entretiens croisés avec quatre de ces nouveaux élus.

Pôle Organisme de Défense et de Gestion
« On participe activement à la prise de décision »


Ionela Jianu et Jérôme Luneau se sont récemment installés dans le vignoble de Nantes. Pour Jérôme, c’était en novembre 2021, sur 16 ha à Gorges avec son associé Florian Lamy. Pour Ionela, c’était en octobre 2022 à La Chapelle-Heulin où elle et son mari Darius ont repris 48 ha. Tous deux sont élus sur leurs cantons respectifs, Clisson et Vallet, et siègent donc au sein de l’une des sections du pôle ODG.

Que connaissiez-vous de la Fédération des Vins de Nantes avant d’être élus ?
Ionela Jianu : Avant notre installation, je ne connaissais pas les organismes viticoles, hormis l’INAO et InterLoire. Ma première rencontre avec la Fédération s’est faite lors de la sélection des ambassadeurs en 2023. Nous avons eu trois cuvées sélectionnées ce qui nous a permis de participer à des événements, notamment avec le Muscadetruck. J’ai alors vu ce qui était fait en termes de communication et de valorisation de l’appellation.
Jérôme Luneau : Je connaissais peu de choses à part les échanges que j’avais pu avoir avec Christian Gauthier ou lors de la création de l’entreprise en 2021. Je n’avais pas non plus cherché à savoir comment ça se passait.

Pourquoi avoir décidé d’être candidat et d’endosser ce rôle d’élu ?
Ionela Jianu : J’ai une sensibilité associative, collective, qui fait que cela m’intéressait de m’impliquer, bien que j’aie d’autres engagements par ailleurs. Cela permet d’être au courant de ce qui se passe dans le milieu professionnel, de voir ce que l’on peut apporter pour améliorer le monde agricole et viticole. Nous avons encore 25 ans de vie professionnelle devant nous, il faut s’impliquer si on veut changer les choses.
Jérôme Luneau : Beaucoup de vignerons de Gorges partent en retraite et il y a peu d’installations, il y a donc un renouvellement des élus. En rejoignant la Fédération, on est par ailleurs au courant de ce qui se passe dans le vignoble. J’ai envie d’apprendre des choses, comprendre le fonctionnement, comment ça marche. Apporter ma voix de jeune vigneron aussi. Nous nous sommes donc mis d’accord avec mon associé pour que je rejoigne le canton sachant que nous sommes aussi impliqués au sein du cru Gorges.

Quelles sont vos attentes pour ce mandat ? Sur quelques sujets allez-vous travailler ?
Ionela Jianu : Pour l’instant nous n’avons participé qu’à deux réunions donc il est encore un peu tôt pour parler des dossiers à venir. Mais nous allons poursuivre la réforme du cahier des charges. Personnellement, je ne me suis pas engagée pour 3 ans seulement. Il n’y a pas de raison de ne pas poursuivre le travail sur le long-terme.
Jérôme Luneau : Le travail fait ces 10 dernières années a été énorme, tant au niveau de la communication que pour la valorisation de l’appellation comme avec les crus. On arrive au bon moment, le plus gros du travail a été fait, on a juste à continuer sur cette lancée. Mais il est vrai qu’on est aussi à un tournant avec beaucoup de départs en retraite à venir. Il y a des aspects à réfléchir pour motiver les jeunes à s’installer et les accompagner.

Comment se sont passées les premières réunions ?
Ionela Jianu : Nous avons une liberté d’expression, on est écouté. On participe activement à la prise de décision, ce n’est pas négligeable. Quand on parle d’organisme professionnel, on a parfois l’impression que c’est piloté par une seule personne alors qu’il s’agit bien d’un collectif.
Jérôme Luneau : Elles se sont très bien passées. La première était plus une réunion d’information, pour expliquer comment marche le syndicat et donner les informations générales. J’ai posé des questions et j’ai eu le sentiment que la discussion était ouverte. Ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on n’a pas le droit de s’exprimer.


 

 

Pôle communication
« L‘engagement au sein du collectif est un accélérateur de maturité »

Seize élus siègent au pôle communication, parmi eux quelques nouveaux comme Mathilde Ollivier, installée à Maisdon-sur-Sèvre, et Cécile Perraud, vigneronne à Vertou. Pour les deux femmes, cet engagement est motivé par le souci du collectif et l’envie de contribuer à la valorisation des Vins de Nantes.

Qu’est ce qui vous a incité à rejoindre le pôle communication ?
Mathilde Ollivier : Il y a d’abord une raison historique puisque mon père était élu au pôle communication. J’ai suivi, de l’extérieur, les travaux menés et j’ai vu l’évolution très positive au fil de ses deux mandats. Il est désormais en retraite et j’ai eu envie de m’impliquer, de prendre le relais. A titre individuel, le collectif est quelque chose de très important pour faire avancer les choses. J’ai choisi le pôle communication car il y a un côté rassurant. Je connais le groupe, j’aime participer aux événements, je suis à l’aise avec les médias et je suis très intéressée par le projet Frémoire.
Cécile Perraud : J’avais l’envie de participer au collectif. Quand on est dans son entreprise, on peut vite être enfermé dans son monde alors que l’on a besoin de confronter les idées à l’extérieur, d’échanger. Mon associé Vincent Barbier était au pôle communication lors du précédent mandat et j’ai pu constater que son engagement a été important pour notre exploitation. C’est un accélérateur de maturité. Quand on arrive, ce milieu est un peu opaque. Il faut comprendre qui fait quoi, les enjeux. Cela permet de mieux comprendre et d’être acteur autant que possible.

Quels sont les sujets, dossiers du mandat à venir au pôle communication ?
Mathilde Ollivier : Lors de notre dernière réunion, nous avons formé des groupes de travail sur la valorisation des prix, sur le projet Frémoire et un 3e sur l’organisation d’un événement en alternance avec le Nouvel Ancrage. J’ai choisi personnellement de travailler sur la Frémoire pour réfléchir à la façon de faire vivre le lieu en dehors de la saison estivale, à la fois pour des événements professionnels ou particuliers.
Cécile Perraud : L’ambition est claire, il s’agit de développer l’image du Muscadet. Sur la place locale, c’est déjà très bien fait mais sur la place nationale, il nous reste encore à consolider. Rien n’est jamais acquis. Nous avons une feuille de route qui est dans la continuité du mandat précédent, il n’y a pas de notion de rupture avec l’équipe précédente. Pour ma part, je vais travailler sur le projet Frémoire. Nous allons avoir un outil exceptionnel, que beaucoup de vignobles peuvent nous envier, et nous devons décider de la manière dont nous allons l’animer toute l’année.

Comment se sont passées les premières réunions ?
Mathilde Ollivier : La première s’est déroulée en présentiel et en visio à la suite des élections pour l’installation du pôle communication. La seconde a eu lieu mi-décembre à Briacé. C’était une belle réunion, nous étions quasiment tous présents. Nous avons alors constitué des groupes pour travailler sur les différentes thématiques.
Cécile Perraud : Je n’ai pas pu assister à la première mais j’étais présente à la seconde à Briacé où nous avons commencé à travailler sur les sujets en groupes de travail. On nous a tout de suite mis le pied à l’étrier. Sur la Frémoire, de premières propositions ont émergé. Nous devons être efficaces pour que les permanents puissent ensuite travailler et avancer.

Que représente le rôle d’élu et qu’elle implication demande-t-il ?
Mathilde Ollivier : Nous avons une réunion par trimestre et sans doute quelques réunions de travail en visio. Il y a beaucoup de transparence sur les sujets, sur les statistiques, les budgets, les événements. On sait pourquoi on s’investit, c’est très concret. Notre rôle est aussi d’être un relais auprès des autres vignerons. Quand on n’est pas dans le collectif, on ne voit pas forcément le travail qui est fait. Sur le sujet de la valorisation, on veut justement toucher ceux que l’on n’entend pas ou peu, ceux qui craignent peut-être de faire évoluer leurs prix. Nous allons dresser un état des lieux des prix pratiqués et du niveau de formation de chacun sur le calcul des coûts de production pour justement développer en face une offre adaptée.
Cécile Perraud : La Fédération est un outil qui nous appartient. Pour nous, c’est une évidence d’être un relais et nous échangeons régulièrement avec nos collègues sur ce qui est fait.