Journal de Bord
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Edito

Zoom sur le Gros Plant

On a tendance à l’oublier mais si on évoque un cépage historique du vignoble nantais, planté massivement par les marchands hollandais au 17ème siècle, antérieurement au melon B, c’est bien celui de la folle blanche. Il recouvrait une partie des collines du Sèvre et Maine, des bords de Loire et du Pays de Retz, produisant des vins aptes à la distillation pour les eaux de vie – comme on le retrouve encore aujourd’hui pour la même fonction en Cognac ou en Armagnac. Ce cépage blanc généreux, aux feuilles découpées, a trouvé ensuite un nouveau salut en vin tranquille pour devenir d’abord un Vin de Qualité Supérieure puis une Appellation d’Origine Contrôlée en 2011 sous le nom complet de « Gros Plant du Pays Nantais ». Après son heure de gloire à la fin des années 1990, après avoir été indexé comme entrée de gamme de son grand frère le Muscadet puis délaissé par manque d’ambition ou par désamour d’un vin trop « pop », le cépage disparaît progressivement du paysage depuis 20 ans. Cependant, à contre-courant et encouragé par une poignée de vignerons, ce vin, encore très présent dans les supermarchés français, tente une renaissance. Dans notre grand format du mois, vous constaterez que la folle blanche se réinvente car on loue ses vertus et son style. Moins fragile que le melon B, idéal pour des vins simples, frais et aériens dans l’air du temps, adapté à la réalisation de bulles traditionnelles, il a tout pour tirer son épingle du jeu dans les enjeux actuels du vignoble. Son nom « folle blanche » plus glamour que son nom d’appellation donne des idées aux plus audacieux pour le rebaptiser. Il attire même les nouvelles générations et les lieux branchés. Grâce à son cépage, on pourrait bientôt requalifier le Gros Plant du Pays Nantais de désuet à vintage, de démodé à moderne. C’est une question d’angle du zoom !

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes